31 mars 2006. Le Comité des droits de l’homme de l’ONU prendra sa décision sur l’affaire Sankara

Publié le par Patriote

L’affaire Sankara : lutte contre l’impunité en Afrique et dénouement attendu au comité des droits de l’homme de l’ONU :
 
Ce 31 Mars 2006, le comité des droits de l’Homme de l’ONU rendra sa décision
dans l’affaire Sankara qui y est pendante depuis 4 ans. Le comité siégeant en
86 ème session, pour la dernière fois comme tel vient d’être reformé par
l’Assemblée générale de l’ONU. Il sera dorénavant le Conseil des droits de
l’Homme. Selon sa Haut Commissaire Louise Arbour, c’est « une occasion
historique d’améliorer la protection et la promotion des libertés
fondamentales à travers le monde ». Cette session est donc doublement
symbolique comme moment fondateur de la transformation de cette institution et
dénouement dans la première affaire contre l’impunité dans l’assassinat d’un
chef d’Etat africain.

 
Thomas Sankara, premier président du Burkina Faso, est un internationaliste
qui a incarné un développement autocentré et panafricain. Bien qu’assassiné à
37 ans, en compagnie d’une dizaine de ses camarades, son certificat de décès
argue toujours qu’il est décédé de mort naturelle le 15 Octobre 87. Le
ministre de la justice de l’époque est Blaise Compaoré président du Burkina
Faso. Sankara a été l’instigateur d’un changement qui demeure encore
pertinent pour l’Afrique vouée à la "gestion de l’enlisement" des bailleurs de
fonds, la paupérisation et des conflits instrumentalisés sur fonds de pillage
de ressources.

 
En 1997, la CIJS, Campagne internationale justice pour Sankara entamait, au
nom de sa veuve Mariam Sankara et de ses enfants une procédure judiciaire.
Elle allait être ballottée entre toutes les instances juridiques du Burkina
Faso avant d’être déboutée en cour suprême. Devant le manque d’indépendance
judiciaire de la magistrature du Burkina, le 15 Octobre 2002, la CIJS a porté
l’affaire devant le comité des droits de l’homme de l’ONU.

 
A la 80ème session en avril 2004, le Comité des droits de l’Homme des Nations
Unies a jugé recevable la communication, contre le Burkina Faso.

 
Ceci était déjà un précèdent juridique contre l’impunité en Afrique.
Depuis, le général Tarnue, reconnaissait le 4 octobre 2004 devant la cour
internationale spéciale du Sierra Leone, le complot ourdi par Blaise Compaoré
et l’ancien chef rebelle puis d’Etat du Libéria Charles Taylor http://www.sc-sl.org/LinkClick.aspx?fileticket=t0sEUAxIIaI=&amp ;tabid=156 pp 84-85). Le régime du Burkina s’est
acoquiné avec ce chef de guerre aujourd’hui recherché pour ses exactions dans
la sous -région, mais aussi pour avoir contourné, l’embargo contre l’UNITA en
Angola. Ce régime a modifié la constitution pour présenter la candidature du
président Compaoré, récemment réélu pour un troisième mandat. Au Burkina Faso,
l’impunité a été érigée en système politique, et le déni des droits de l’homme
est attesté par nombre d’assassinats, de corruptions et intimidations. La
plainte de la CIJS se fonde sur la violation par le Burkina Faso de ses
engagements au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et
ses deux Protocoles facultatifs**.

 
Campagne Internationale Justice pour Sankara
GRILA, www.grila.org 514 499 3418
admin@grila.org

 
* Collectif juridique composé de Me Dieudonné Nkounkou, Me Jean Abessolo, Me
Bibi Barnabé, Me Karim Bensakina, Me Nicole Bobillot-Prévost, Me Ferdinand
Djammen Nzeppa (France), Cabinet Sankara-Diallo -Me Prosper Farama (Burkina
Faso), Me Milton James Fernandes, Me William Sloan , Me Vincent Valaï. Me
Kimon Kling, Me May Chiu, Me Sherley Morin , Me Catherine Gauvreau, Me John
Philpot, Me Charles Roach (Canada) ; Me Devotsou Kofimessa (Togo), Me Aissata
Tall Sall (Sénégal)

 
** « Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et ses deux
Protocoles facultatifs font partie de la Charte internationale des droits de
l’homme, qui comprend également la Déclaration universelle des droits de
l’homme et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels et ses Protocoles facultatifs. Le Pacte porte sur des droits tels
que l’égalité devant la loi, le droit à un procès équitable, la présomption
d’innocence, la liberté de pensée, de conscience et de religion, la liberté
d’opinion et d’expression, la participation aux affaires publiques et aux
élections, la liberté de circulation et la protection des droits des minorités.



Le Pacte fait obligation aux États qui le ratifient à adopter des mesures pour
protéger, sans discrimination aucune, les droits qui y sont reconnus. Les
États parties s’engagent en particulier à assurer le droit égal des hommes et
des femmes de jouir de tous les droits civils et politiques énoncés dans le
Pacte » ONU.



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