Désenclavement : Des routes modernes pour faire des régions des moteurs du développement

Publié le par Patriote

« La route du développement passe par le développement de la route », dit le Professeur Prud’homme. Le Burkina Faso qui a fait sienne cette pensée y a jouté une autre dimension en faisant de la route un outil important dans la conduite de son processus de décentralisation, convaincu que si la qualité des infrastructures de communication augmente à ce niveau, les régions deviendront aussi des moteurs du développement.

Cette approche audacieuse qui vise une jonction judicieuse entre les villes considérées de nos jours comme les pôles de développement et les régions appelées à devenir de nouveaux pôles de développement. L’objectif visé étant d’impulser réellement un développement endogène au pays des hommes intègres.

L’amélioration des infrastructures routières constitue une préoccupation du Gouvernement dirigé par M. Tertius Zongo qui a eu à conduire à ce niveau différentes interventions. Au cours de l’année 2008 par exemple, dans le cadre d’une dotation budgétaire de 14,8 milliards de FCFA, il a été réalisé des travaux de reconstruction d’ouvrages dégradés lors des saisons de pluies de 2007 et 2008 ainsi que des travaux d’entretien courant routier sur un linéaire de 15 272 km de routes sur le réseau classé.

L’entretien périodique, la réhabilitation et le renforcement des routes, grâce à l’appui de nos partenaires au développement, ont aussi été poursuivis durant cette période, contribuant à la consolidation du développement de notre réseau routier.

Pour ce qui est du bitumage des routes, les efforts consentis par l’Etat ont ainsi porté le linéaire des routes bitumées à 2 976 km. Ce réseau sera renforcé avec le bitumage de la route Dori-Seytenga-frontière du Niger (51 km) dont les travaux ont été lancés le 22 janvier 2009 et de celui de la route Koudougou-Dédougou (130 km).

L’amélioration des routes urbaines n’est pas pour autant occultée. C’est ainsi que des travaux de bitumage ont été entrepris dans diverses villes comme Fada N’Gourma où 11 km ont été bitumés. Des villes où des échangeurs sont en outre construits (pour le cas de Ouagadougou) ou en voie de l’être pour Bobo-Dioulasso afin de fluidifier la circulation et sécuriser davantage les usagers. Un des échangeurs, celui de OUAGA 2000 est même en service depuis l’année dernière au grand bonheur des usagers. Les travaux de construction de deux autres échangeurs aux sorties Ouest et Est de la ville de Ouagadougou se poursuivent normalement et présentent un niveau d’exécution estimé à près de 50%.

Plus de 1000 milliards de nos francs injectés dans les routes

Le Gouvernement entend poursuivre ses actions de développement du réseau routier. Pour ce faire, il prévoit en 2009 l’entretien courant de 15 272 km de routes et de 1 700 km de pistes rurales pour un montant total de 11,25 milliards de FCFA. Les études routières déjà réalisées ou à réaliser lui permettront d’envisager la poursuite d’autres interventions tels que le bitumage, l’entretien périodique, la réhabilitation, la construction des routes et des pistes rurales.

Ce vaste programme de développement du réseau routier a pour finalité l’amélioration de l’accessibilité des zones enclavées tout en renforçant la compétitivité des produits burkinabè sur les marchés intérieurs et extérieurs par la réduction des coûts de transport.

Il participe d’une politique entreprise depuis des années et qui consiste à réaliser des opérations importantes sur le réseau routier durant la période allant de l’an 2000 à l’année 2010. Il s’agit de réaliser l’entretien courant de 15 272 Km du réseau routier classé pour un montant de 67 milliards de F CFA ; l’entretien périodique et la réhabilitation de 950 km de routes bitumées pour un montant de 46, 482 milliards de F CFA ; le renforcement de 1680 km de routes bitumées pour un montant de 338, 695 milliards de F CFA et l’entretien périodique de 4013 km de routes en terre pour un montant de 60, 226 milliards de FCFA.

D’autres opérations comme la réhabilitation de 3584 km de routes en terre (65, 361 milliards de F CFA), le bitumage de 2323 km de routes (478, 953 milliards de FCFA), la construction d’échangeurs dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso (62, 672 milliards de FCFA), la construction de 3291 km de pistes (37, 52 milliards de F CFA) ainsi que la réalisation d’études routières (27, 910 milliards de F CFA) sont également prévues dans ce cadre.

Le financement total de ces opérations est estimé à 1 182 milliards 52 millions de F CFA. 744 milliards 213 millions sont déjà acquis ou en cours de l’être, le reste devant être mobilisé avec l’aide des partenaires au développement.

Pour le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Seydou Kaboré, « ces actions traduisent l’ambition du gouvernement de poursuivre ses efforts dans la mise en œuvre des infrastructures de base, capables de hisser à l’horizon 2020 le Burkina Faso au rang de pays émergents".

Ces actions permettront en outre de créer au profit des populations riveraines des emplois et d’accroître leurs revenus tout en produisant à long terme, un impact positif sur le coût d’exploitation des véhicules et l’entretien des routes. L’exploitation de ces routes devant favoriser et faciliter les échanges commerciaux et l’intégration dans la région du Liptako-Gourma et dans l’espace CEDEAO/UEMOA ainsi qu’une plus grande exploitation des potentialités de cet espace communautaire.

Avoir des routes à dimension internationale

« Le renforcement des corridors desservant le Burkina s’impose d’ailleurs comme un moyen d’accès facile aux ports du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Togo et du Bénin et d’amélioration de la compétitivité de l’économie nationale. Leur parfaite tenue est un impératif qui tient du rôle de notre pays dans le transit et la facilitation des échanges sous régionaux », note Seydou Kaboré, ministre des infrastructures et du désenclavement.

Pour le Premier ministre, Tertius Zongo qui s’exprimait sur le sujet à l’occasion du lancement de trois projets routiers (construction et bitumage de la route Dori-Seytenga-frontière du Niger, entretien périodique de 850 km de routes en terre dont 50% au Sahel, construction de routes en terre Markoye-Tambao-frontière du Mali et Markoye-frontière du Niger) à Dori dans le Sahel, le 22 janvier 2009, ces actions doivent nécessairement améliorer les conditions de vie des Burkinabè et contribuer au développement national. « Tous les Burkinabè, dit t-il, aspirent au développement de ce pays, mais on ne peut parler de développement s’il n’existe pas les infrastructures de base. Dans notre politique, nous voulons que les régions soient les moteurs de développement. Ces projets permettront au Sahel d’être désenclavé au niveau interne et de s’ouvrir au Mali et au Niger. Mais ils ouvrent également la région à d’autres comme le Nord, le Centre... C’est notre vision du développement à la base. »

Il ajoutera plus tard le samedi 28 mars 2009, à Pô, au lancement des travaux de renforcement de la route nationale n°5 (Ouagadougou-Pô-Frontière du Ghana) : « Notre communication avec les pays voisins est très importante. Nous devons, en matière de route, faire mieux que nos voisins parce que nous sommes un pays de l’intérieur, faire mieux en terme de qualité des infrastructures mais aussi et surtout en terme de services rendus. Pour ce projet, il y en a pour environ 40 milliards de F CFA. C’est important pour un pays comme le nôtre. Nous devons donc faire en sorte que l’infrastructure qui sera réalisée soit de qualité. Il faut que les entreprises sachent que c’est beaucoup d’argent qu’on met dedans et qu’ils doivent par conséquent faire correctement leur travail. Au niveau de l’Etat, il faut que nous puissions aller au-delà de ce qui se fait habituellement au niveau de la réglementation. Il faut que la charge, les camions qui doivent transporter 35 tonnes et qui transportent 50 tonnes et qui dégradent nos routes, puisse être traité avec la rigueur des textes. »

Progressivement, la configuration future du réseau routier burkinabè se dessine de par la volonté des autorités et avec l’aide des partenaires qui font confiance au pays. Le désenclavement des zones jadis enclavées comme le sud-ouest, le centre nord, une bonne partie de l’ouest est désormais une réalité. Reste le civisme dans la réalisation de ces infrastructures et dans leur utilisation que le gouvernement promet également d’instaurer afin que la route développe véritablement et ne soit pas le lieu de la perte tragique de valeureux fils de la nation qui auraient pu utilement contribué à son édification.


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